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Comment le statut cohabitant·e conditionne la vie de celles et ceux qui doivent vivre avec!

En 6 mois de chômage, j’ai, pour le moment, perçu royalement un demi mois d’aide. La raison? J’ai le malheur de vivre en colocation et d’avoir subi les périodes de re/domiciliation de colocs successifs. Chaque fois de nouveaux papiers à remplir pour prouver que je « mérite » bien le statut d’isolé, de nouvelles attentes, rien qui vient, jusqu’à une domiciliation suivante et mes économies qui fondent comme neige au soleil. Et à chaque attestation à remplir de me dire que ce que je dois prouver c’est qu’en colocation, on ne doit surtout pas être solidaire en aucune façon, au risque de perdre ses aides… pour lesquelles nous avons pourtant cotisé.

Aucune raison ne peut légitimer ce statut qui mine si fondamentalement les situations de solidarité dont nous avons besoin socialement, culturellement, économiquement et écologiquement tout en marginalisant toujours plus les personnes en situation de précarité.

Laurence

Comment le statut cohabitant·e empêche les solidarités

Bonjour je vous remercie de nous donner la parole en témoignant de ce que nous vivons au quotidien. MERCI
J’ai dû cesser mon activité d independante dernierement,en tant que femme seule après 20 années et ce suite à la crise que nous vivons actuellement. je n ai jamais été aidée avant mais maintenant c est encore pire,j ai encore quelques heures (3h semaine comme prof de religion ) pour survivre mais
je n ai pas droit au chômage soi disant plus lenteur administrative… et j en passe.Nous vivons,mon papa ,mon fils et moi-même dans la même maison familiale, car ayant été une maman solo,mon papa a voulu m aider en m installant dans sa maison depuis 2004 à la mort de ma maman,mon fils idem et avec le covid et les differentes crises,les jeunes ont difficile donc l entraide c est fait,mais mais !!,les infos que j ai eu attention à la cohabitation m a t on dit,du coup ,pour bénéficier et encore sans savoir si je vais avoir une aide,je dois, soit mettre mon père, mon fils à la porte de la maison familiale ou soit que mon papa me met à la porte et que je dois louer quelque chose avec des prix pas possible, c est d’une logique!! et que de plus , pour l instant je n ai aucune aide financière, faut comprendre le système !
,j avais un boulot comme indépendante car je suis une battante et j’ai vécu beaucoups d experiences difficiles en tant que maman solo mais je n ai jamais reçu d’aide et malgre la passion que vous pouvez avoir pour votre métier et bien.on.vous pousse vers la sortie, les banques n en parlons pas.
J’ ai pu avoir un autre boulot comme prof de religion pour m en sortir et là on me dit « ah non vous travaillez « et donc vous n avez pas droit au chômage car vous ne rentrez pas dans « une rubrique »!! ,en plus de cela vous n’avez pas encore le droit de recevoir de la solidarité.
Le combat d’une femme, d une maman solo que j’ai été et que je suis encore est un véritable combat quotidien et la société est d’une incohérence totale.
J’ose vous l’écrire car je suis une battante et j’ai de la chance d’avoir de la bienveillance de ma famille et de mes amis pour continuer d’avancer ,c’est très dur car l’empathie devient de plus en plus difficile et dans un milieu rural la souffrance est bien cachée, et je la constate autour de moi,la peur du qu’en dira-t-on est encore bien présente avec des dégâts psychologiques.
La santé mentale et la santé physique, apparemment, ne sont pas des priorités.
Triste réalité en 2024
Laurence

Ppfr

Comment le statut cohabitant·e précarise encore les familles monoparentales

e viens de perdre 900 euros en recevant mes allocations de chomage.Je vis avec mon fils autiste de 27 ans reconnu depuis ses 16 ans et j’ai un fils aîné qui travaille.Ils ont recalculé que j’étais cohabitante et voilà…ça va impacter les fêtes de fin d années, mon fls déjà n est pas gros 48 kilos…En plus maintenant il se tracasse (il est autiste mais comprend notre soucis) On a ouvert un dossier pour avoir une petite indemnité vu son handicap le 7 juillet 2022 vu qu’il vit à ma charge totalement et que je prend de l’âge…Je suis inquiète quant à son devenir. Même si son frère qui est aussi Ehlers-Danlos mais qui travaille me dit qu’il s’en occupera. Mon fils qui est autiste asperger est secrétaire de direction parfais bilingue anglais français et personne ne veut l’engager…Nous sommes très triste de cette décision de l’onem.

Annabelle @merci.cancer

Comment le statut cohabitant·e épuise les personnes qui le subissent

Suite à un cancer, je suis en incapacité depuis bientôt 1 an. En dehors des soins remboursés par la mutuelle, il existe énormément de thérapies alternatives et de soins quotidiens pour supporter les traitements qui ne sont absolument pas remboursés par la mutuelle. En 1 an, j’ai dépensé 10.000€ de mes économies, alors que j’avais des ‘hautes’ indemnités de 60% de mon salaire brut.
Aujourd’hui, on m’apprend que le taux va descendre à 40% (soit 1 tiers de revenus en moins) parce que j’habite avec mon compagnon. C’est une injustice totale, je suis indépendante financièrement, il ne paie rien de mes soins et mes dépenses personnelles. Chacun paie sa part de loyer/charges/etc.
Être invalide apporte déjà son lot de soucis, et maintenant il faut se battre contre un statut injuste

Lisa

Comment le statut cohabitant·e précarise les personnes déjà précarisée

Je touchais du RIS (ne sachant pas travailler pour m’occuper de mon fils, son handicap étant énergivore et demandant beaucoup de rdv médicaux et impossibilité de le faire garder).

Suite à un décès, je suis allée quelques mois chez ma maman qui travaille toujours, donc plus de possibilité d’obtenir un RIS même cohabitant en ayant mon adresse chez elle. Je me suis retrouvée sans aucun revenu !

Elle a dû nous prendre en charge, ce qui n’était pas vivable. (alimentation particulière, frais médicaux, de déplacements, vêtements, produits d’hygiène, bref absolument tout car les allocations ne couvrant évidemment pas suffisamment tous les frais… ).

Il m’a fallu 7 mois pour retrouver un logement et un propriétaire qui me fasse confiance car il me fallait une adresse pour retoucher quelques choses. Il y a eu beaucoup de tensions familiales suite à ma perte de revenus. Je ne savais même plus réparer ma voiture qui est pourtant vitale pour mon fils !

Pour m’en sortir, j’étais partie avec mon fils chez un ami qui touchait du chômage et y ai mis mon adresse quelques mois histoire de pouvoir retoucher un complément de cpas (d’à peine 50 euros pour compléter le taux chef de famille car celui du cpas était plus élevé) et obtenir une avance pour une caution.

Mon fils et moi avons été très marqués par cette situation, encore aujourd’hui, nous avons emménagé en mai 2021, il m’en parle encore ; je n’ai pas encore pu acheter tout ce qu’il nous manquait mais j’ai pu compter sur des dons. Néanmoins je viens de finir de régulariser la caution mais j’ai une dette pour un crédit voiture. Un an et demi plus tard, nous en payons encore le prix.

Myriam

Comment le statut cohabitant·e précarise encore plus les familles monoparentale

Depuis le mois de juillet dernier, mon fils est revenu chez mois. Etant malheureusement demandeuse d’emploi (59 ans) et déficiente auditive, j’éprouve de grosses difficultés à retrouver un emploi (administratif).

Mon fils a commencé sa vie professionnelle et dès lors pour les périodes où il travaille, nous passons au statut de cohabitant. Mon fils travaille en intérim ou dans des emplois mal rémunéré et moi je gagne seulement 1000euros/mois.

 Pourquoi un jeune qui doit encore construire son avenir est considéré comme cohabitant alors qu’on sait très bien que sans un cdi depuis plusieurs mois il ne peut pas trouver de logement t donc reste auprès de l’un ou l’autre de ses parents ?

J’espère de tout cœur que mon fils trouvera bientôt un emploi plus stable et dès lors, il sera obligé de « frauder » en se domiciliant chez son papa. Je ne trouve pas cela correct mais financièrement, on n’aura pas le choix.

Quant à moi je continue mes recherches, j’ose espérer qu’un employeur me donnera quand même ma chance même si ce n’est que pour quelques années.

Serge

Comment le statut cohabitant·e précarise les personnes déjà précarisée

Voilà, après mon divorce j’ai contracté un cancer des poumons ,devant suite à mon divorce quitter le domicile j’ai eu les pires difficultés à trouver un logement accessible avec mes indemnités de mutuelle et maintenant de pensions ( 1380 € ) .Après 3 ans de difficultés énormes j’ai du qui ce studio et sans l’aide d’une amie qui m’a hébergé et ceux jusqu’à maintenant je serais à la rue ou dépendant du CPAS de ma commune. Je participe à son loyer à concurrence de 500€ et aux frais d’électricité plus ou moins 150€, ce qui me laisse pour vivre entre 600 et 700€ sans compter les dette contracté par mon cex- épouse . Au nom de cette situation je suis considéré comme cohabitant et ne ne bénéficie pas d’aucune aide ,mise à part ma carte d’handicapé et mon statut de Bim et heureusement que Solidaris est là dans mon combat contre mon cancer et ma maladie de Maestreum. Voilà pourquoi j’ai décidé de témoigné, je ne sais pas ce que cela peut faire mais pour d’autre personnes dans des situations pire que la mienne je me dois de le faire.

Louise Marie

Comment le statut cohabitant·e précarise encore plus les familles monoparentale

Bonjour.
Abandonnée pendant ma grossesse, je me suis retrouvée maman célibataire sans aide du père.
Des décès dans ma famille proche donc plus personne pour même me confier.
Depuis j’élève mon enfant seule avec des indemnités de mutuelle car j’ai fait une grosse dépression et les médecins ont reconnus une fibromyalgie complète.
Même si les allocations sont majorées car chef de famille isolé, ce statut m’empêche de même penser à vouloir refaire ma vie avec quelqu’un. Je n’ai pas d’ailleurs assez d’argent que pour pouvoir aller chez le coiffeur. Le statut de cohabitant qui empêche de percevoir ses allocations complètes sont discriminatoires et nous font toujours plus plonger dans la pauvreté. On est toujours dans le rouge sur le compte.
Après les innondations. J’aurais pu louer une maison avec une amie qui a tout perdu et ainsi partager les frais d’une habitation. À cause de ce statut, nous avons dû louer chacune un logement. Pourquoi tant d’injustice.
Les politiques vont encore promettre avant les élections mais il faut que ce soit voter avant car ce ne sont que des menteurs qui ne comprennent pas la situation précaire dans laquelle nous sommes toujours de plus en plus engloutis.
Combien de fois ai-je envie d’en finir. Qui serait la pour mon enfant alors je lute au quotidien. .

Jean-Sébastien

Comment le statut cohabitant·e condamne à la pauvreté

Je suis aussi victime du statut cohabitant, pas personnellement mais indirectement.
Je vis en colocation avec une amie. Depuis janvier 2023, elle est sous mutuelle car elle est tombé en burn-out.
Comme nous vivons dans le même appartement, on est considéré comme cohabitant, pourtant c’est une colocation on a pas de lien à part l’amitié.
Avec le statut cohabitant, elle ne touche plus 1200€ par mois et en janvier 2024, plus que 800€. Je dois donc assumer beaucoup plus les factures, mais mon salaire ne va pas suffire. Je ne peux pas tout payer. De plus, nous avons pris cette colocation car le prix des loyers sont élevés et que ça nous permettait de préparer l’avenir.
On a essayé de faire comprendre tout cela, la mutuelle et la police se renvoie la balle et nous demande que tout soit séparé, les compteurs électriques, internet, salle de bain, etc. Dans ce cas, ce n’est plus une colocation, mais deux appartements distincts. C’est incompréhensible !
Si cela continue, on ne pourra plus rester. Ça en devient très compliqué.

Valentine

Comment le statut cohabitant·e s'insinue dans les choix de vies présents et futurs

Bonjour
Je vis à Bruxelles, j’ai toujours travaillé depuis l’âge de 15ans, suite à un gros burn out j’ai décidé de faire confiance au système et de prendre le temps, je commence une formation dans les pompes funèbres et j’aime ça je commence à avoir une perspective d’avenir…
Je vis avec mon meilleur ami et le système me considère comme cohabitant, je perds presque 500euros par mois, je dois vivre avec moins de 1000euros  par mois, et dépendre d’un ami qui n’a pas forcément envie de m’entretenir financièrement… je perds également pleins davantage sociaux car la mutuelle se base sur les revenus de mon ami… je trouve cette situation humiliante et dégradante et le statut cohabitant ne colle plus avec le mode de vie d’aujourd’hui !
Les temps sont dur, le pouvoir d’achats diminue, les logements deviennent de plus en plus cher et inaccessibles pour des gens qui ont des contrats de travail précaire et si on rajoute le statut cohabitant trouver un logement est devenue impossible, car je suis également à la recherche d’un logement pour garder mon statut isolé et là on est face à une autre réalité la crise du logement….