Loumatou

Comment le statut cohabitant·e condamne à la pauvreté

En couple habitant sous le même toit et étant toutes deux au chômage je m’étais mise à charge de ma compagne pour avoir suffisamment d’argent pour vivre et payer le loyer. Après la séparation j’ai réalisé que cela m’avait fait perdre le droit au chômage.
J’ai depuis perdu mon habitation et ne peut être hébergée nulle part sans perdre une bonne partie de mon RIS, je suis SDF depuis 2 ans maintenant.

Sarah

Comment le statut cohabitant·e rend dépendant!

Je vivais avec ma mère uniquement, bénéficiaire du RIS avec une personne à charge. Lors de mes 18 ans en octobre 2018, je fus inscrite contre mon gré en tant que cohabitante, afin que ma mère ne soit pas contraintes de perdre presque 50% de mes revenus. J’étais toujours en secondaire. Toute ma partie était donc reversée à ma mère dans le but de payer les charges.

J’ai désormais 23 ans, j’ai interrompu mes études en 2022 après la crise et la hausse des charges pour travailler et gagner plus d’argent. Je travaille en tant que technicienne à surface à mi-temps pour moins que le taux du CPAS Isolé.

Ils ont refusé de me compléter mes revenus car je vis avec mon compagnon et donc nous dépassons à nous deux le taux maximum. Nous payons chacuns 50% des factures, de la nourriture, des charges. La manière dont mon compagnon gère l’argent qui lui reste ne devrait pas me regarder ni influencer ma propre vie.

Ces procédures m’ont profondément marquées et m’ont donné une impression d’être infantilisées, ignorées et même l’impression qu’on vivait encore dans les années 50, à charge de son mari.

Marie

De la complexité d’un système qui échappe aux personnes concernées

Suite à la naissance de mon deuxième enfant j’ai souhaité prendre un congé parental afin de pouvoir accorder plus de temps à l’arrivée de notre petite fille, et pouvoir gérer le changement d’organisation que cela demandait dans la vie quotidienne.
Je travail à 4/5ème temps, j’étais donc été obligée de prendre mon congé parental par bloque de 1 mois minimum, je ne pouvais pas réduire mon temps de travail. Ce n’était pas un problème pour moi, j’avais donc demandé 3 mois en un coup.
Mais ce que je n’avais pas compris c’était qu’étant cohabitante de fait je ne toucherais que 700 € par mois. Ce que je trouve sidérant c’est qu’on ne tient pas compte du salaire du compagnon, le mien travail à mi-temps pour pouvoir construire notre maison le reste de son temps et il ne touche donc un salaire « que » de mi-temps. Donc que le ou la partenaire touche 1200 € ou 2500 € ne change rien dans le calcul de votre indemnité. Je trouve que c’est un très gros frein et je pense que cela doit dissuader plus d’une personne à prendre ce congé, qui est pourtant légal. Je ne suis pas certaine que je ferais le même choix en connaissance de cause.

Lola

Comment le statut cohabitant·e condamne à la pauvreté

Ayant repris mes études et étant au chômage, je ne perçois même pas 500€ du chômage… heureusement que mon compagnon ne me laisse pas me débrouiller avec juste mon chômage sinon je ne sais pas comment je ferais … j’ai pourtant travaillé depuis plus de 13 ans …

Angelique

Comment le statut cohabitant·e précarise les personnes déjà précarisée

Moi étant consideree comme cohabitente je ne touche pas grand chose à la vierge noir. Hors j’ai autant à payer que d’autres.

Karoline

Comment le statut cohabitant·e épuise celles et ceux qui le subissent

À 58 ans j’ai fait une dépression professionnelle qui m’a amenée à une dépression sévère pour laquelle je suis soignée depuis quatre ans. Je perçois donc des indemnités de mutuelle. Ces indemnités sont calculées sur base de mes revenus salariés mais avec un plafonnement qui me fait déjà perdre 1000 euros brut par mois. Ensuite, il faut établir le pourcentage de ces indemnités : la première année mes indemnités journalières correspondaient à 60% du revenu plafonné sans tenir compte ni du nombre de personnes vivant sous mon toit, ni de leurs revenus. À partir de la deuxième année, alors que ma situation financière n’est déjà pas brillante, on me demande de remplir des tas de formulaires pour déterminer mon statut : cohabitant ou isolé avec ou sans charge de famille. Avant cette maladie, mes revenus étaient les plus élevés de la famille car mon mari a une profession moins bien rémunérée que la mienne. Le fait de perdre la moitié de mon salaire n’est donc pas anodin. Lorsqu’on passe en invalidité, suivant le statut de cohabitation dans lequel on se trouve, les indemnités passent de 60% à 65% (!) si on a charge de famille, 55% si on est isolé et à 40% si on est cohabitant. La différence est énorme, absolument injustifiée et inique. Lorsque c’est le revenu le plus élevé qui est diminué de 60%, c’est d’autant plus difficile pour la famille. J’arrive en fin de carrière donc je n’ai pas le choix : je ne me ferai plus engager chez un autre employeur à 61 ans et retourner travailler chez l’employeur qui est responsable de mon état n’est médicalement pas possible. Il me reste donc à atteindre la pension, qui elle n’est pas soumise à cette notion de cohabitation, pour retrouver un revenu un peu plus décent. Et aussi espérer que mon mari qui travaille dans un secteur physiquement pénible sans que cette pénibilité soit retenue comme un élément déterminant pour une pension anticipée, ne tombe lui aussi en maladie ( il a soixante ans et ne se voit plus travailler sur chantier jusqu’à la pension…dans sept ans). Dans ce cas, nous aurions quelques belles années difficiles à vivre entre la détérioration physique et financière.

P

Comment le statut cohabitant·e conditionne la vie de celles et ceux qui doivent vivre avec!

En 6 mois de chômage, j’ai, pour le moment, perçu royalement un demi mois d’aide. La raison? J’ai le malheur de vivre en colocation et d’avoir subi les périodes de re/domiciliation de colocs successifs. Chaque fois de nouveaux papiers à remplir pour prouver que je « mérite » bien le statut d’isolé, de nouvelles attentes, rien qui vient, jusqu’à une domiciliation suivante et mes économies qui fondent comme neige au soleil. Et à chaque attestation à remplir de me dire que ce que je dois prouver c’est qu’en colocation, on ne doit surtout pas être solidaire en aucune façon, au risque de perdre ses aides… pour lesquelles nous avons pourtant cotisé.

Aucune raison ne peut légitimer ce statut qui mine si fondamentalement les situations de solidarité dont nous avons besoin socialement, culturellement, économiquement et écologiquement tout en marginalisant toujours plus les personnes en situation de précarité.

Laurence

Comment le statut cohabitant·e empêche les solidarités

Bonjour je vous remercie de nous donner la parole en témoignant de ce que nous vivons au quotidien. MERCI
J’ai dû cesser mon activité d independante dernierement,en tant que femme seule après 20 années et ce suite à la crise que nous vivons actuellement. je n ai jamais été aidée avant mais maintenant c est encore pire,j ai encore quelques heures (3h semaine comme prof de religion ) pour survivre mais
je n ai pas droit au chômage soi disant plus lenteur administrative… et j en passe.Nous vivons,mon papa ,mon fils et moi-même dans la même maison familiale, car ayant été une maman solo,mon papa a voulu m aider en m installant dans sa maison depuis 2004 à la mort de ma maman,mon fils idem et avec le covid et les differentes crises,les jeunes ont difficile donc l entraide c est fait,mais mais !!,les infos que j ai eu attention à la cohabitation m a t on dit,du coup ,pour bénéficier et encore sans savoir si je vais avoir une aide,je dois, soit mettre mon père, mon fils à la porte de la maison familiale ou soit que mon papa me met à la porte et que je dois louer quelque chose avec des prix pas possible, c est d’une logique!! et que de plus , pour l instant je n ai aucune aide financière, faut comprendre le système !
,j avais un boulot comme indépendante car je suis une battante et j’ai vécu beaucoups d experiences difficiles en tant que maman solo mais je n ai jamais reçu d’aide et malgre la passion que vous pouvez avoir pour votre métier et bien.on.vous pousse vers la sortie, les banques n en parlons pas.
J’ ai pu avoir un autre boulot comme prof de religion pour m en sortir et là on me dit « ah non vous travaillez « et donc vous n avez pas droit au chômage car vous ne rentrez pas dans « une rubrique »!! ,en plus de cela vous n’avez pas encore le droit de recevoir de la solidarité.
Le combat d’une femme, d une maman solo que j’ai été et que je suis encore est un véritable combat quotidien et la société est d’une incohérence totale.
J’ose vous l’écrire car je suis une battante et j’ai de la chance d’avoir de la bienveillance de ma famille et de mes amis pour continuer d’avancer ,c’est très dur car l’empathie devient de plus en plus difficile et dans un milieu rural la souffrance est bien cachée, et je la constate autour de moi,la peur du qu’en dira-t-on est encore bien présente avec des dégâts psychologiques.
La santé mentale et la santé physique, apparemment, ne sont pas des priorités.
Triste réalité en 2024
Laurence

Ppfr

Comment le statut cohabitant·e précarise encore les familles monoparentales

e viens de perdre 900 euros en recevant mes allocations de chomage.Je vis avec mon fils autiste de 27 ans reconnu depuis ses 16 ans et j’ai un fils aîné qui travaille.Ils ont recalculé que j’étais cohabitante et voilà…ça va impacter les fêtes de fin d années, mon fls déjà n est pas gros 48 kilos…En plus maintenant il se tracasse (il est autiste mais comprend notre soucis) On a ouvert un dossier pour avoir une petite indemnité vu son handicap le 7 juillet 2022 vu qu’il vit à ma charge totalement et que je prend de l’âge…Je suis inquiète quant à son devenir. Même si son frère qui est aussi Ehlers-Danlos mais qui travaille me dit qu’il s’en occupera. Mon fils qui est autiste asperger est secrétaire de direction parfais bilingue anglais français et personne ne veut l’engager…Nous sommes très triste de cette décision de l’onem.

Annabelle @merci.cancer

Comment le statut cohabitant·e épuise les personnes qui le subissent

Suite à un cancer, je suis en incapacité depuis bientôt 1 an. En dehors des soins remboursés par la mutuelle, il existe énormément de thérapies alternatives et de soins quotidiens pour supporter les traitements qui ne sont absolument pas remboursés par la mutuelle. En 1 an, j’ai dépensé 10.000€ de mes économies, alors que j’avais des ‘hautes’ indemnités de 60% de mon salaire brut.
Aujourd’hui, on m’apprend que le taux va descendre à 40% (soit 1 tiers de revenus en moins) parce que j’habite avec mon compagnon. C’est une injustice totale, je suis indépendante financièrement, il ne paie rien de mes soins et mes dépenses personnelles. Chacun paie sa part de loyer/charges/etc.
Être invalide apporte déjà son lot de soucis, et maintenant il faut se battre contre un statut injuste