Témoigner

Lisa

Comment le statut cohabitant·e précarise les personnes déjà précarisée

Je touchais du RIS (ne sachant pas travailler pour m’occuper de mon fils, son handicap étant énergivore et demandant beaucoup de rdv médicaux et impossibilité de le faire garder).

Suite à un décès, je suis allée quelques mois chez ma maman qui travaille toujours, donc plus de possibilité d’obtenir un RIS même cohabitant en ayant mon adresse chez elle. Je me suis retrouvée sans aucun revenu !

Elle a dû nous prendre en charge, ce qui n’était pas vivable. (alimentation particulière, frais médicaux, de déplacements, vêtements, produits d’hygiène, bref absolument tout car les allocations ne couvrant évidemment pas suffisamment tous les frais… ).

Il m’a fallu 7 mois pour retrouver un logement et un propriétaire qui me fasse confiance car il me fallait une adresse pour retoucher quelques choses. Il y a eu beaucoup de tensions familiales suite à ma perte de revenus. Je ne savais même plus réparer ma voiture qui est pourtant vitale pour mon fils !

Pour m’en sortir, j’étais partie avec mon fils chez un ami qui touchait du chômage et y ai mis mon adresse quelques mois histoire de pouvoir retoucher un complément de cpas (d’à peine 50 euros pour compléter le taux chef de famille car celui du cpas était plus élevé) et obtenir une avance pour une caution.

Mon fils et moi avons été très marqués par cette situation, encore aujourd’hui, nous avons emménagé en mai 2021, il m’en parle encore ; je n’ai pas encore pu acheter tout ce qu’il nous manquait mais j’ai pu compter sur des dons. Néanmoins je viens de finir de régulariser la caution mais j’ai une dette pour un crédit voiture. Un an et demi plus tard, nous en payons encore le prix.