Témoigner

Myriam

Comment le statut cohabitant·e brise les solidarités

Il n’est pas toujours facile de parler de ses difficultés mais, je souhaiterais tellement que les choses changent car il n’est pas juste de devoir vivre dans de telles conditions…
Voici un bout de mon histoire, maman célibataire, j’ai travaillé plus de 20 ans dans des domaines lourds (nettoyage-vente avec port de charge), ce qui m’a amené à devoir me faire opérer du dos il y a plus ou moins trois ans.
C’est à ce moment que ma vie a basculé, se retrouver à ne plus pouvoir travailler non pas parce que je ne voulais plus mais parce que je ne pouvais plus. Assumer les dépenses de mon ménage avec un enfant de 20 ans, encore aux études et le tout avec 1000 euros par mois. Demande de RIS au CPAS où je me retrouve face à des clients qui sont surpris… bref, ceci est un détail.
La situation financière s’est légèrement améliorée lorsque je suis passée en invalidité… ce n’était pas non plus le paradis mais plus vivable.
Là, où tout a basculé, c’est lorsque mon fils, ayant fini l’école, s’est retrouvé au chômage et que l’on m’annonce que je vais passer en statut « cohabitant » et que les conséquences de ce statut sont « inhumaines ».
Comment annoncer à votre enfant qu’il est face à deux choix, soit il reste à la maison, passe chef de famille et doit assumer les dépenses complètes de sa maman à savoir, toutes mes factures ainsi que la nourriture, soit, il doit déménager pour être sûr de pouvoir commencer dans la vie de façon décente.
Enfin, commencer de façon décente est une utopie…
Comment en tant que ma maman, on arrive à concevoir d’imposer un tel choix en sachant qu’on le jette dans la gueule du loup du système impitoyable de notre société.
Mon but, ici, n’est pas de me plaindre parce que dans mon malheur, je suis bien épaulée par mon entourage mais le choix que j’ai dû faire n’est pas concevable pour une maman qui a toujours travaillé. J’ai eu énormément de moment très difficiles et tout le monde n’a pas l’appui que j’ai.
Il y a tellement de gens dans mon cas…