Je me suis mis en ménage avec mon compagnon en 2015. Nous sommes deux hommes.
Mon chômage a diminué de moitié. Mon compagnon a « bénéficié » d’un RIS au taux cohabitant. Nous avions à l’époque presque 1.150 € à nous deux. J’avais entrepris un bachelier pour enfin trouver du travail. J’ai eu très difficile de jongler entre la précarité de ma situation et faire bonne figure pour les frais scolaires en promotion sociale. J’ai raté deux cours car je n’avais pas un ordinateur assez puissant pour suivre (très très vieux et bon marché). J’en ai demandé un à prêter et j’ai pu les réussir l’année suivante.
Le taux de CPAS cohabitant était plus haut que celui du chômage. J’ai donc bénéficié de +/- 40 € par mois de RIS, ce qui m’a permis de demander un article 60 pendant que je continuais mes études. Je gagnais 1.500 € en travaillant et mon compagnon +/- 650 €. Le CPAS a « fermé les yeux » sur son RIS pendant +/- 1 mois car il allait commencer un article 60 également puisque (courage, fuyons), presque tout le personnel infirmier et de nettoyage ont remis des certificats presque tous en même temps à cause du covid ! Il fallait bien du personnel d’entretien pour nettoyer les maisons de repos en CPAS. Il a donc eu un article 60 de 3 mois. Quand la situation s’est calmée, le personnel revenait et se retrouvait en surnombre !! Articles 60, au revoir ! Il s’est donc réinscrit au CPAS et l’assistante sociale lui a rétorqué qu’elle avait bien connaissance de son lien sentimental avec moi. C’était bon parce qu’ils avaient besoin de personnel de nettoyage mais que maintenant, il y en a assez. Du fait que je travaillais, IL N’A PLUS EU DROIT AU REVENU D’INTEGRATION SOCIALE du tout!!! Revenu passés de 1500 € par mois pendant 3 mois à zéro euros !!! J’ai dû faire face aux dépenses du ménage à moi tout seul. Mon compagnon a complètement perdu pied. En plus de vivre dans une situation précaire, il était détruit mentalement ! Toujours en même temps que mon bachelier, je décroche un emploi après mon article 60 d’un an (pas au CPAS, je précise). Aujourd’hui, mon compagnon a trouvé un travail de 10 heures par semaine en CDD. Il gagne moins que le taux du statut cohabitant. Pour récupérer ses droits au chômage, il lui faut travailler encore deux an et demi à cette allure. Nous vivons très modestement dans une maison pratiquement délabrée. Mes chargent rivalisent presque avec mon loyer. Je travaille dur tout en entendant les collègues partir en vacances, se construire de nouvelles maisons, faire des projets d’avenir ou de retraite. Si tu ne travailles pas à temps plein, tu te sens comme un moins que rien et tu as droit à presque rien. Mon compagnon et moi-même portons le fardeau de ce statut tous les jours. Alors je dis stop au statut cohabitant qui empêchent les gens de vivre ensemble. C’est une honte !