Témoigner

Rita

Comment le statut cohabitant empêche les solidarités ?

Je m’appelle Rita, j’ai 45 ans et je suis effarée de voir les prix de de la location à Bruxelles : rarement moins de 700-750 euros pour un 40mcarré (ce montant étant évidemment compris sans les charges qui explosent). Alors, comment faire pour louer un logement seule à Bruxelles quand on est au chômage et qu’on a +-1.250 eur de revenus? Les agences vous refusent, les propriétaires aussi pour la plupart…. reste la colocation! J’ai envisagé un temps d’aller en wallonie et là, j’ai rencontré une personne, mère de deux enfants en bas âge qui s’était séparée il y a 1 an et qui souhaitait louer une grande chambre chez elle pour pouvoir continuer à payer et rester dans sa maison. Le hic : la commune où elle vit (petite commune entre Namur et Charleroi) ne permet pas à ses habitants de louer une chambre dans leur propre maison, ou alors il faut qu’elle fasse au minimum 40mcarré et qu’elle soit complètement autonome (cuisine, salle de bain à part…), soit des travaux qu’elle ne pouvait réaliser. J’ai appelé ensuite la région wallonne ( la ligne info logement est submergée) qui m’a dit que la commune faisait sans doute preuve d’une position abusive et que je pouvais essayer de contester la décision judiciairement. A cela, vous ajoutez le fait que l’Onem risque de vous couper la moitié de vos allocations de chômage si vous êtes reconnu comme cohabitant et non comme colocataire (pour co,server votre statut d’isolé). POur éviter la perte d’une partie de vos allocations ,il faut prouver que vous êtes deux ménages distincts et que vous ne partagez rien en commun du point de vue des courses, des moyens de transport et même que l’on prépare chacun-e ses repas … bref que vous ne tirez aucun avantage à vivre sous le même toit (en gros vous êtes sanctionnés si avez le « toupet » d’être solidaire avec la personne qui vit avec vous). Tout cela est fatiguant et complètement dissuasif!! La personne rencontrée et moi avons laissé tomber l’idée de coloquer dans sa maison.
Retour à Bxl. Je prends le risque d’aller quand même en colocation et de voir l’onem me couper la moitié de mes allocations (je ne le saurai qu’après avoir déménagé) car qu’ai-je comme autre choix vu les prix des loyers et mes revenus ? Alors stop le statut archaïque de cohabitant!! Revenons à la réalité qui est celle d’un manque criant de logements à un prix décent. Qui est celle de personnes qui n’ont d’autres choix que de se loger en vivant sous un même toit aujourd’hui