Il y a sept ans, je suis devenue veuve. J’ai cinq enfants. J’ai longtemps travaillé à temps partiel mais depuis deux ans, je suis demandeuse d’emploi au chômage.J’ai fait beaucoup de sacrifices pour que mes enfants ne manquent de rien. Je ne m’octroie jamais de petits plaisirs, pas de vacances, ni de restos… Mais le pire, c’est de ne pas pouvoir gâter mes enfants. Vêtements d’occasion, jouets récupérés, livres usagés… Quand on est dans la dèche, le quotidien est fait de débrouille et de créativité. Bref, en plus du deuil du père de mes enfants, je gère tous les mois un compte en banque qui passe au rouge trop vite à mon goût !
Il y a 4 ans, j’ai rencontré B. et ce fut un coup de foudre réciproque. B. connaissait lui aussi la galère, c’était ce qu’on appelle « un travailleur pauvre ». Mais c’était si bon de ressentir à nouveau des papillons dans le ventre. Les enfants l’ont rencontré et le courant est super bien passé. On s’est projetés tous ensemble mais notre rêve a été bloqué net par la réalité : si B. et moi, nous nous domiciliions, non seulement je perdais mon statut de « isolée avec charge de famille » au chômage mais mes enfants perdraient tous les « avantages » liés à leur état d’orphelins. Comme si, par magie, du jour au lendemain, on considérait que mes enfants n’étaient plus orphelins. Comme s’il allait de soi que la charge financière liée à l’éducation de mes enfants devait être supportée par mon nouveau compagnon de vie.On a fait le calcul, et entre s’aimer et crever la dalle… Bref. Ce système ne nous a empêchés d’être amoureux mais bien d’être ensemble, heureux.