Témoigner

Annaelle

Comment le statut cohabitant brise des potentiels

Je suis domiciliée depuis des années chez une amie. Je ne vis même pas là, je vis en habitat léger ailleurs et seule mais pour avoir au moins une adresse. Je n’ai jamais été au chômage très longtemps (max 3 mois), mais régulièrement puisque j’enchaînais des petits contrats CDD ou saisonniers. Mon chômage a continué à baisser puisque je naccumulais jamais assez de jours de travail consécutifs. Jusqu’à l’hiver dernier où, à la fin d’une saison chez un maraîcher je me retrouvais avec 375 euros de chômage par mois. J’ai du aller frapper au CPAS, qui ne m’a pas bien accueille du tout comme si j’étais déjà fautive de tout ça.
Ils ont accepté finalement de me donner 90 euros par mois d’aide, ce qui ne me sortais pas du tout de la situation difficile dans laquelle je me trouvais. J’ai refusé leur aide parce que leurs conditions étaient difficiles pour moi pour quand même galèrer. Par exemple je devais accepter de travailler en ALE, je devais me présenter devant 3 personnes du CPAS par mois pour prouver ma bonne volonté… tout ça pour passer la barre des 400 euros par mois.
J’ai du monter un dossier a lonem pour demander à être enfin reconnue comme isolée, toujours à cette adresse. J’ai emménagé chez mon amie qui m’a vraiment aidée financièrement, et ma accueillie chez elle. J’ai du leur inventer des histoires: je ne connaissais pas cette femme avant, je loue simplement la chambre, on ne mange pas ensemble, elle ne m’aide pas… ce qui est en fait impossible. Je ne m’en serais pas sortie si ce n’était pas une amie et qu’elle ne m’aidait pas. Ça a pris 6 mois avant que lonem fasse son enquête. On me disait toujours que l’enquête était en cours mais je ne voyais rien: pas de convocation, pas de visite, rien. Je ne comprenais pas en quoi consistait cette enquête. Finalement grâce au soutien de mon syndicat qui les a un peu poussé lonem à fait son enquête ils ont tout regardé dans la maison, les photos, le frigo, les meubles, la salle de bain … ils m’ont finalement octroyé le statut isolée. J’ai pu rembourser mes dettes. Toute cette période m’a mise dans un état d’anxiété que je ne peux plus décrire un an après. Maintenant que j’ai ce statut j’ai pu m’engager dans un nouveau projet professionnel vomme indépendante, ce que je n’aurais pas été capable de faire si j’avais un chômage de 400 euros. J’aurais été forcée de trouver vite un job, même pas bien payé ou de courte durée, pour pouvoir m’en sortir. Maintenant je peux vraiment monter mon projet, et j’espère ne plus devoir dépendre d’allocations si basses parce que ça paralysé, on ne sait plus réfléchir sur le moyen et long terme, on est juste dans la survie.