Getuigen

Elise

Comment le statut cohabitant précarise encore les familles monoparentales

J’ai 47 ans et une fille de 19 ans. Je l’ai élevée seule depuis ses 4 ans jusqu’à ses 12 ans, dans un appartement sociale puis une toute petite maison louée à la campagne, à proximité de mes parents. Malgré un diplôme d’institutrice (avec grande distinction) et une multitude d’ autres formations, une cinquantaine d’intérims dans l’enseignement et certainement autant dans l’animation et la formation pour adulte, nous avons toujours vécu en situation précaire. Lorsque mais parents et mon frère ont décidé de reprendre la maison de nos grands-parents à une trentaine de kilomètre de notre lieu de vie, j’ai souhaité les rejoindre pour ne pas que ma fille et moi souffrions d’isolement au fin fond des campagnes. Nous nous sommes donc installées et domiciliées dans la maison familiale. Je travaillais alors comme formatrice dans un Centre d’Insertion Socio-Professionnel avec des adultes très éloignés de l’emploi. Avec la crise sanitaire nous avons travailler deux années dans des conditions épouvantables et je suis partie en burnout. Pour la première fois de ma vie j’étais en maladie, sur la mutuelle. J’ai fini par quitter mon travail et je suis maintenant demandeuse d’emploi avec un statut de cohabitante point barre (650€/mois)! Mais parents sont tous deux pensionnés et touchent moins de 1500€ chacun mais c’est trop pour que je sois considérée comme chef de famille. Eux ne perçoivent pas de supplément sous prétexte que nous soyons à leurs charge non plus! Le père de ma fille qui verse une misérable pension alimentaire de 75€/mois, a vu sa fille une fois en trois ans et travailler un an dans sa vie, perçoit l’allocation d’isolé ayant famille à charge (1500€/mois)! On me dit au syndicat qu’on ne peut rien y faire, la loi est mal faite, c’est moche mais c’est comme ça!