« Ma maman dormait ici », fait Inès, en ouvrant la porte de la chambre. Le bois craque sous ses pas. Inès, qui dit être chanceuse d’avoir un toit sur la tête, dépend de l’aide du CPAS pour survivre. « J’ai voulu savoir si c’était possible de vendre cette maison et de prendre un plus petit logement. » Un appartement de plain-pied, adapté à sa situation physique. Apparemment, elle ne peut pas, car elle risquerait de perdre une grande partie des droits sociaux. Mais ce n’est pas si clair. « J’ai des assistantes sociales qui se contredisent. » Heureusement, Inès peut compter sur ses amies pour lui remonter le moral. Elle aimerait d’ailleurs pouvoir héberger l’une d’entre elles, qui traverse une période difficile. « C’est important, la cohabitation, le contact. » Mais rebelote. Vivre à deux, ça changerait tout : Inès tomberait alors sous le coup du « statut de cohabitant·e », introduit dans la législation du chômage en 1980 et qui fait toujours des dégâts.
Avec l’éclairage de Wivynne Gaziaux, chargée d’études chez Soralia (anciennement Femmes Prévoyantes Socialistes).
“De l’argent à elles” est un podcast produit par Axelle magazine et Vie Féminine avec le soutien de la politique fédérale d’égalité des genres.