Témoigner

Sabrina

Comment le statut cohabitant est empreint de patriarcat

Enceinte de mon premier enfant et à la fin d’un contrat de travail en CDD, je découvre que « enceinte » et « recherche d’emploi » ne vont pas ensemble. Les agences d’interim et les employeurs me ferment la porte au nez à chaque fois qu’ils ou elles constatent mon ventre arrondi. Jeune et avec peu d’expérience professionnelle, je touche des allocations d’attente. Domiciliée avec le père de mon enfant, je perçois royalement 360 € par mois pour vivre.
La grossesse et l’arrivée de ce premier enfant furent malheureusement les déclencheurs des violences dans mon couple. Ses colères sont de plus en plus fortes, de plus en plus fréquentes, il me frappe une fois, deux, trois fois, je décide de le quitter. Je dois tout rebâtir dans ma vie. Je suis seule, j’assume la garde de mon enfant. Mes économies ont fondu comme neige au soleil pendant ces quelques mois au chômage. Je dois poser une garantie locative, payer une crêche, aller en justice, payer un avocat, me reconstruire et je n’ai plus rien devant moi.