Getuigen

Marie

Pendant 10 ans, Marie a été assistante sociale au sein d’un CPAS. Les visites au domicile des bénéficiaires n’avaient de sens pour elle que si elles étaient sollicitées par les personnes qu’elle accompagnait. Or, avec l’avènement des pratiques découlant de « l’État social actif », Marie a subi l’injonction du contrôle inopiné des personnes auxquelles étaient versé un revenu d’intégration sociale. Elle estimait que ce n’était pas son métier. Pour elle, la création d’une relation d’aide et du lien de confiance sont la base de son métier. En sa qualité d’assistante sociale, Marie voulait soutenir les gens plutôt que les enfoncer. Face au cruel dilemme « accompagnement versus flicage », Marie a décidé de réorienter sa carrière, pour lui redonner du sens mais aussi pour changer les choses. Elle est désormais formatrice de futur.e.s assistant.e.s sociales.aux dans une haute école, où elle apprend à ses étudiants toutes les marges de manœuvre possible pour exercer ce métier avec conscience et dignité, tout en respectant le cadre légal de leur future mission. Elle enseigne essentiellement à ses étudiant.e.s comment ils.elles peuvent oeuvrer pour offrir un peu plus de liberté aux bénéficiaires de l’aide sociale qui vivent dans des situations de précarité largement méconnues du grand public. Anne les exhorte à cultiver la liberté de choix, tant la leur que celle du public q’ils.elles seront censé.e.s accompagner.