Getuigen

Catherine

Mon mari travaillait sous le statut d’indépendant et je l’aidais pour la compta et la paperasse. On a travaillé dur, ensemble. Un jour, il a rencontré une autre femme et a décidé de me quitter. Il m’a laissé la maison, mais aussi nos deux enfants. J’étais effondrée, je ne m’y attendais pas du tout. Et je savais que faire face, matériellement, m’aurait été impossible. Financièrement, j’ai toujours été dépendante de ses revenus et lorsqu’il est parti, je n’avais plus rien, à part les allocations familiales des enfants et la pension alimentaire qu’il daignait leur verser. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai poussé la porte du CPAS de ma commune. Ce fut dur d’aller demander de l’aide. C’est comme si j’allais mendier pour mes enfants et moi. Je n’avais droit à rien d’autre qu’au revenu d’intégration sociale
Les années ont passé, les enfants ont fini par quitter le nid. Ce fut au tour de ma maman d’avoir besoin de moi. En vieillissant, elle n’était plus capable de se prendre en charge et faisait énormément de chutes. J’ai voulu l’accueillir chez moi. J’avais de la place et, surtout, c’était important pour moi de pouvoir l’accompagner dans ses dernières années de vie. Malheureusement, j’ai dû renoncer sur le conseil de l’assistante sociale qui gérait mon dossier ! Si ma maman s’installait chez moi, mon RIS allait chuter à moins de 200€. Soit j’écoutais mon cœur, soit je renonçais à manger à ma faim. Ma maman a dû être placée dans la maison de retraite gérée par le CPAS. Je n’étais pas en mesure de l’aider pour payer son séjour et – c’est un comble ! – c’est le CPAS qui a payé le complément que sa pension ne couvrait pas. Finalement, le CPAS a préféré « douiller » pour le home plutôt que de me laisser m’occuper moi-même de ma maman. C’est aussi cruel que débile !