Fleur fanée

Comment le statut cohabitant·e épuise celles et ceux qui le subissent

Bonjour,
Mon compagnon et moi sommes tous les deux sur la mutuelle. Il a 4 enfants. L’aîné vit seul, la seconde,19 ans vit avec nous à temps plein donc à la charge de son père et ses 2 plus jeunes, 14 et 15 ans , viennent chez lui 5 jours une semaine sur 2 et ne reçoit aucune allocation familiale pour eux.
Pour recevoir ses enfants il a été obligé par le juge des familles de vivre dans une maison où chacun a une chambre particulière. Donc dans son cas 4 chambres. Lorsque nous avons essayé de vivre ensemble, nos allocations d’invalidité ont fondues. Nous ne sommes pas sur la même mutuelle. La mienne s’est informée des revenus de mon compagnon (son statut étant chef de famille avec 1 enfant à charge car les 2 petits ne sont pas repris à sa charge car il les a 5 jours au lieu de 7 une semaine sur 2 à cause de la maman qui pourtant travaille comme salariée à temps plein et gagne plus que lui) et la moitié des vacances. Bref un revenu d’environ 1900 euros.
En plus il est en médiation de dettes donc reçoit moins.
Quant à lui, sa mutuelle se renseigne sur ce que je reçoit également soit isolée avec 1 allocation d’environ 1500 euros.
Alors notre surprise fut énorme quand on nous a tout les deux amputé chacun d’une somme entre 400 et 500 euros. L’enfant à charge de mon partenaire n’ayant plus été pris en compte. Nous voilà avec un revenu mensuel de 2400 nets pour un ménage de 3 personnes adultes à temps plein et 5 quand nous avons les petits. ( voir explication ci-dessus) Un loyer de 960 euros pour avoir une maison 4 chambres non insalubre comme exigé par le juge, visite d’une assistante sociale , jugement de nous comme personnes morales, analyse de près de nos antécédents familiaux et médicaux etc..
En arrondissant il nous restait 1600 euros pour payer: les charges obligatoires (gaz pour chauffage électricité eau internet et 3 abonnements GSM comme très invalides nous sommes souvent connectés ainsi que les enfants de cette génération les médecins les médicaments (très gros budget malgré statut bim) l’essence (voiture obligatoire pour nous pour avoir une vie améliorée avec nos 2 handicaps et tous les enfants, activités parfois loin car leur mère vit loin, grosses courses etc.)
Voiture d’occasion avec chaque année de gros frais de réparation et entretien , taxe de roulage assurances pour la maison, la voiture et les enfants des ordinateurs de secones main( mais quand même…)pour chaque enfant pour l’école et loisirs. La nourriture, les vêtements, affaires scolaires voyages scolaires et activités sportives (imposées par la mère) et tellement d’autres choses que j’ai sûrement oubliées….
Cela est tout simplement impossible !!!! Donc nous sommes obligés de frauder et de vivre officiellement chacun de notre côté et malgré cela on ne s’en sort pas car je dois payer un studio et les charges dans un rdc commun avec 2 inconnus. On a tous un studio séparé, on partage uniquement une cuisine et malgré cela ces 2 personnes sont mises comme cohabitantes avec moi sur ma composition de ménage !!!!! Je n’ai pas trouvé de studio sans colocs avec mon statut et mes revenus, personne ne voulait me louer. Et maintenant j’ai presque 500 euros de moins avec le loyer et les charges de mon studio et je suis en ménage avec 2 parfaits inconnus qui eux travaillent en plus. Je n’ai pas eu droit à un avocat pro deo pour cette raison et je ne peux donc pas me défendre pour une autre affaire antérieure injuste également mais c’est un autre sujet. Donc pour gagner 500 euros , mon compagnon depuis 8 ans et moi-même ne pouvons pas vivre ensemble officiellement, nous sommes obligés de mentir, de nous cacher, on devient paranos des voisins, des connaissances, des institutions etc. Nous ne pourrons JAMAIS nous marier (notre rêve) et le 20 du mois parfois le 15 nous n’avons plus un balle, nous devons aller chercher des colis alimentaires nous n’avons jamais de sortie de loisirs qui coûtent souvent chers de vacances de petits plaisirs occasionnels….
Moi étant bipolaire et migraineuse chronique depuis 30 ans j’ai 52 ans et mon amoureux atteint de polyarthrite rhumatoïde et d’un problème d’alcoolisme moyen je dirais ,nous arrivons malgré tout cela à survivre avec souvent des bas mais plein d’amour et de soutien mutuel. Nous sommes vraiment dans une détresse financière quotidienne. Ce statut empêche les gens qui s’aime de vivre ensemble, de s’engager j’irai même à dire de s’aimer. En plus nous nous endettons pcq on demande parfois de l’aide à des proches, on arrive pas toujours à payer certaines factures…on est pas informés que par exemple les médecins non conventionnés coûtent un pont. En urgence mon compagnon me conduit au Mont Legia pour des calculs biliaires, on m’opére vite puis on me donne un rdv avec un médecin pris selon l’urgence par le service des urgences pour m’enlever ma vésicule donc re opération. Et on me facture 550 euros sans remboursement !!!!! Bref, nous sommes très accablés par cette situation, ce statut qui n’a pas lieu d’être car c’est faux de penser qu’un ménage s’en sort mieux qu’un isolé, dans notre cas c’est plutôt l’inverse. Merci de m’avoir lue j’espère jusqu’au bout. Je prie et espère qu’un jour ce statut disparaîtra car il engendre encore plus de stress d’anxiété de dépression et ça devient un cercle vicieux. J’espère que nous tiendrons encore malgré notre infortune jusqu’au départ des enfants pour couler une retraite paisible en amoureux. J’ai également une fille de 30 ans qui vit au Canada et parfois je voudrais aller la voir ou lui faire un cadeau mais elle sait que c’est pas possible. Bon courage à tous ceux qui vivent une souffrance due à ce système capitaliste qui étouffé les plus faibles.

Camille

Comment le statut cohabitant·e conditionne la vie de celles et ceux qui le subissent

Je le subis depuis 3 mois maintenant.
J’ai toujours fait attention à tout mais c’est encore pire sous ce statut. Malgré le salaire de mon compagnon, nous avons quand même dû changer notre mode de vie, inévitablement au final.
Et être dépendante financièrement est une situation que je ne souhaite à personne. C’est une charge mentale de plus que de devoir tout compter, modifier, annuler, des plans, des sorties, des courses…

Niko

Hoe de samenwoningstatus onze keuzes in het leven bepaalt!

Ik ben 5 jaar samen met iemand die een chronische ziekte heeft (epilepsie) en daardoor niet mag werken. En dus op de invaliditeit terecht is gekomen nog voor we elkaar kenden.
Zij heeft ook een zoon, die ik als mijn eigen zoon beschouw en die mij ook erkent als zijn vader.
Het was de laatste 5 jaar steeds een geschipper tussen mijn appartement en haar (sociaal) appartement.
Ik heb intussen mijn appartement verkocht en een klein huisje gekocht.
Wij kunnen daar echter niet gaan samenwonen want dan zou ze 25% van haar uitkering verliezen, haar verhoogde tegemoetkoming (en de medicijnen die ze moet nemen zijn wel heel duur), haar sociaal appartement (ze zou er nooit meer recht op hebben) en alle sociale tarieven die ze geniet (energie, internet, …).
Ze leeft momenteel al aan een uitkering die niet volstaat om haar en haar kind deftig te onderhouden.
Als wij dus zouden gaan samenwonen daalt haar inkomen tot ver onder de armoedegrens en verliest ze dus ook de weinige onafhankelijkheid die ze nog had.
Ze zou dan voor 100% van mij afhangen omdat ik wel een degelijk (ook geen hoog) loon heb.
Wij kunnen dus niet gaan samenwonen door de belachelijke regels, van zowel het statuut samenwonen als het statuut invalide, dat onze regeringen hebben uitgevonden waardoor (langdurig en chronisch) zieke mensen gediscrimineerd worden.

Loumatou

Comment le statut cohabitant·e condamne à la pauvreté

En couple habitant sous le même toit et étant toutes deux au chômage je m’étais mise à charge de ma compagne pour avoir suffisamment d’argent pour vivre et payer le loyer. Après la séparation j’ai réalisé que cela m’avait fait perdre le droit au chômage.
J’ai depuis perdu mon habitation et ne peut être hébergée nulle part sans perdre une bonne partie de mon RIS, je suis SDF depuis 2 ans maintenant.

Sarah

Comment le statut cohabitant·e rend dépendant!

Je vivais avec ma mère uniquement, bénéficiaire du RIS avec une personne à charge. Lors de mes 18 ans en octobre 2018, je fus inscrite contre mon gré en tant que cohabitante, afin que ma mère ne soit pas contraintes de perdre presque 50% de mes revenus. J’étais toujours en secondaire. Toute ma partie était donc reversée à ma mère dans le but de payer les charges.

J’ai désormais 23 ans, j’ai interrompu mes études en 2022 après la crise et la hausse des charges pour travailler et gagner plus d’argent. Je travaille en tant que technicienne à surface à mi-temps pour moins que le taux du CPAS Isolé.

Ils ont refusé de me compléter mes revenus car je vis avec mon compagnon et donc nous dépassons à nous deux le taux maximum. Nous payons chacuns 50% des factures, de la nourriture, des charges. La manière dont mon compagnon gère l’argent qui lui reste ne devrait pas me regarder ni influencer ma propre vie.

Ces procédures m’ont profondément marquées et m’ont donné une impression d’être infantilisées, ignorées et même l’impression qu’on vivait encore dans les années 50, à charge de son mari.

Marie

De la complexité d’un système qui échappe aux personnes concernées

Suite à la naissance de mon deuxième enfant j’ai souhaité prendre un congé parental afin de pouvoir accorder plus de temps à l’arrivée de notre petite fille, et pouvoir gérer le changement d’organisation que cela demandait dans la vie quotidienne.
Je travail à 4/5ème temps, j’étais donc été obligée de prendre mon congé parental par bloque de 1 mois minimum, je ne pouvais pas réduire mon temps de travail. Ce n’était pas un problème pour moi, j’avais donc demandé 3 mois en un coup.
Mais ce que je n’avais pas compris c’était qu’étant cohabitante de fait je ne toucherais que 700 € par mois. Ce que je trouve sidérant c’est qu’on ne tient pas compte du salaire du compagnon, le mien travail à mi-temps pour pouvoir construire notre maison le reste de son temps et il ne touche donc un salaire “que” de mi-temps. Donc que le ou la partenaire touche 1200 € ou 2500 € ne change rien dans le calcul de votre indemnité. Je trouve que c’est un très gros frein et je pense que cela doit dissuader plus d’une personne à prendre ce congé, qui est pourtant légal. Je ne suis pas certaine que je ferais le même choix en connaissance de cause.

Lola

Comment le statut cohabitant·e condamne à la pauvreté

Ayant repris mes études et étant au chômage, je ne perçois même pas 500€ du chômage… heureusement que mon compagnon ne me laisse pas me débrouiller avec juste mon chômage sinon je ne sais pas comment je ferais … j’ai pourtant travaillé depuis plus de 13 ans …

Angelique

Comment le statut cohabitant·e précarise les personnes déjà précarisée

Moi étant consideree comme cohabitente je ne touche pas grand chose à la vierge noir. Hors j’ai autant à payer que d’autres.

Karoline

Comment le statut cohabitant·e épuise celles et ceux qui le subissent

À 58 ans j’ai fait une dépression professionnelle qui m’a amenée à une dépression sévère pour laquelle je suis soignée depuis quatre ans. Je perçois donc des indemnités de mutuelle. Ces indemnités sont calculées sur base de mes revenus salariés mais avec un plafonnement qui me fait déjà perdre 1000 euros brut par mois. Ensuite, il faut établir le pourcentage de ces indemnités : la première année mes indemnités journalières correspondaient à 60% du revenu plafonné sans tenir compte ni du nombre de personnes vivant sous mon toit, ni de leurs revenus. À partir de la deuxième année, alors que ma situation financière n’est déjà pas brillante, on me demande de remplir des tas de formulaires pour déterminer mon statut : cohabitant ou isolé avec ou sans charge de famille. Avant cette maladie, mes revenus étaient les plus élevés de la famille car mon mari a une profession moins bien rémunérée que la mienne. Le fait de perdre la moitié de mon salaire n’est donc pas anodin. Lorsqu’on passe en invalidité, suivant le statut de cohabitation dans lequel on se trouve, les indemnités passent de 60% à 65% (!) si on a charge de famille, 55% si on est isolé et à 40% si on est cohabitant. La différence est énorme, absolument injustifiée et inique. Lorsque c’est le revenu le plus élevé qui est diminué de 60%, c’est d’autant plus difficile pour la famille. J’arrive en fin de carrière donc je n’ai pas le choix : je ne me ferai plus engager chez un autre employeur à 61 ans et retourner travailler chez l’employeur qui est responsable de mon état n’est médicalement pas possible. Il me reste donc à atteindre la pension, qui elle n’est pas soumise à cette notion de cohabitation, pour retrouver un revenu un peu plus décent. Et aussi espérer que mon mari qui travaille dans un secteur physiquement pénible sans que cette pénibilité soit retenue comme un élément déterminant pour une pension anticipée, ne tombe lui aussi en maladie ( il a soixante ans et ne se voit plus travailler sur chantier jusqu’à la pension…dans sept ans). Dans ce cas, nous aurions quelques belles années difficiles à vivre entre la détérioration physique et financière.

P

Comment le statut cohabitant·e conditionne la vie de celles et ceux qui doivent vivre avec!

En 6 mois de chômage, j’ai, pour le moment, perçu royalement un demi mois d’aide. La raison? J’ai le malheur de vivre en colocation et d’avoir subi les périodes de re/domiciliation de colocs successifs. Chaque fois de nouveaux papiers à remplir pour prouver que je “mérite” bien le statut d’isolé, de nouvelles attentes, rien qui vient, jusqu’à une domiciliation suivante et mes économies qui fondent comme neige au soleil. Et à chaque attestation à remplir de me dire que ce que je dois prouver c’est qu’en colocation, on ne doit surtout pas être solidaire en aucune façon, au risque de perdre ses aides… pour lesquelles nous avons pourtant cotisé.

Aucune raison ne peut légitimer ce statut qui mine si fondamentalement les situations de solidarité dont nous avons besoin socialement, culturellement, économiquement et écologiquement tout en marginalisant toujours plus les personnes en situation de précarité.